Les 'Textes arabes de Djidjelli' de Philippe Marçais
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Voici un livre qui fait partie des ‘classiques’ sur Jijel , écrit par Philippe Marçais en 1954.
Ce livre regroupe des contes et textes de la région, et en fournit une traduction en français.
Ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, c'est l’introduction de ce livre (pages 1 à 31) dans laquelle Marçais retrace l’histoire de Jijel, et cite certaines tribus de la région. Une carte qui indique le positionnement de chaque tribu est même fournie (mais cette carte s’avère être erronée, en particulier elle minimise la zone des Beni Foughal)
Un des intérêts majeurs de ce livre est d’abord d’être assez facile à se procurer… et il constitue un point de démarrage utile pour quiconque souhaite découvrir l’histoire de Jijel ou des tribus de la région : en effet, Marçais cite un nombre important de références, tels les livres de Féraud, Rétout, Léon l’Africain, Idrîsî, Gsell…
Voici un extrait de ce livre concernant les Beni Foughal :
"
Sur l’ensemble des collectivités qui peuplent l’intérieur, l’actuelle commune mixte de Djidjelli, on ne fournira ici que de brèves indications. A l’époque de la conquête (française
ndlr), elles étaient des tribus. On en comptait une dizaine, ayant
chacune une individualité nette et des limites territoriales plus ou
moins bien établies. Au cours des cent ans qui ont suivi, une série de
découpages administratifs en a profondément modifié la structure. La
population se répartit en huit douars-communes, dont deux seulement,
Beni Zoundaï et Beni Foughal, conservent le nom des unités tribales
dont ils incorporent les éléments. Nul doute que les premiers, les Beni
Zoundaï, ne soient à identifier avec les
Beni Zeldawi ou Beni Zendawi que les auteurs du moyen-age dépeignent
comme des guerriers d’humeur farouche, impatients de toute autorité, et
répandus sur une aire très vaste allant des montagnes à la plaine.
Aujourd’hui, le territoire du douar Beni Zoundaï se réduit à un petit canton montagneux. …
les Beni Foughal qui constituent aujourd’hui le groupe humain le plus
important de la commune mixte. On ne sait à peu près rien de leur
passé. Féraud, probablement d’après une tradition orale, affirme qu’ils
portaient autrefois le nom de Beni Kerdouz, et tiennent celui de Beni
Foughal d’une famille de Tolga qui vint s’installer chez eux.
On incline à penser que la fortune de toute la collectivité procède de celle de l’une de ses fractions, celle des Habyles ben ‘Aouaz, à qui l’autorité turque concéda la karasta, exploitation des bois pour les constructions maritimes.
"
Voici un autre passage concernant les familles qui habitaient la ville même de Jijel à l’arrivée des français :
''
C’est
ainsi qu’ayant recouru pour reconnaître approximativement l’importance
du vieux noyau citadin à l’époque où l’armée française occupa la ville,
1839, on a obtenu de la généralité des informateurs le chiffre de
quarante familles(note 1) mais on n’a pu recueillir ensuite que vingt
cinq patronymes, sur lesquels d’ailleurs tous sont loin d’être d’accord
(note 2).Parmi ces noms, on n’en relève que trois dont
l’origine turque soit patente : Dernali, Kazan, Kisserli, quatre si on
leur adjoint Ben Turki, ce qui inclinerait à n’attribuer que peu
d’importance à l’élément kouloughi dans le vieux fond djidjellien.
Note 1 : ce qui
correspond aux trois ou quatre cents habitants des premières
évaluations…on est cependant tenté d’interpréter comme mythique ce
chiffre de ‘quarante familles’…
Note 2 : ce
sont : Badri, Bencharif, Benkhellaf, Bennafâ, Bensisâïd, Benturki,
Benyawer, Benyahya, Benyounès, Bouârada, Bouchelaghem, Boumerah,
Bourawi, Bourboun, Dernali, Frija, Hadj Amar, Hamidou, Kazan, Kisserli,
Lehtihet, Merzouk, Roula, Tenouna, Younsi.
''
Références:
Philippe Marçais
Textes arabes de Djidjelli
Presses Universitaires de France, 1954, Paris
Cote:492.771 MARC t, Bibliothèque Nationale de France (haut de jardin)
ou
Cote:492.774
MARC t, Bibliothèque Nationale de France (rez de jardin)
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